psychologie cognitive
(psy-cog)

      Cours 1 : Qu’est-ce que la mémoire ?

     Au fil de l’histoire, tous les penseurs s’accordent en accordant à la notion de « mémoire » une valeur inestimable avec des fonctions primordiales, conséquemment, elle a été conçue comme ‘’l’unité responsable de la croissance intellectuelle et cognitif chez l’être humain’’

   Depuis la nuit des temps, la mémoire a pu fasciner un grand nombre de chercheurs ayant le souci intellectuel d’expliquer des phénomènes tels :  comment se souvenir d’un tel ou tel événement du passé ? le rappel, l’oubli des impressions de ‘’déjà vu !’’ déjà resenti !’’  

En psychologie cognitive, la mémoire est considérée comme ‘’l’unité centrale de traitement des informations chez l’être humain’’, et cela est dû au grand rôle qu’elle occupe, elle gère et contrôle sans cesse tout processus cognitif ; elle intervient aussi lors de la prise de décision, quelle que soit cognitive, affective, sociale ou motrice.

   La mémoire est omnipresente dans notre quotidien, elle intervient dans différents contextes, la perception, la résolution de problèmes, la compréhension, la planification d’actions

   En somme, c’est une ‘’somme d’expériences passées qui donne du sens et de la signification aux expériences présentes et nous permet de nous projeter dans l’avenir’’

   Elle reçoit une grande masse d’informations de l’extérieur, ensuite elle procède par traitement sélectif afin de prendre décision en leur attribuant telle ou telle signification suivant le contexte et la situation environnante.

 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE MÉMOIRE :

   Il existe cinq types de mémoire majeurs impliquant différents réseaux neuronaux mais interconnectés : la mémoire de travail (mémoire à court terme située au coeur du réseau), la mémoire sémantique et épisodique (deux systèmes de représentation consciente à long terme), la mémoire procédurale (qui permet des automatismes inconscients) et la mémoire perceptive (liée aux sens).

   Connaître les spécificités de ces mémoires est un premier pas indispensable afin de savoir comment mieux les travailler.

 

 

Cours2 :

MÉMOIRE À COURT TERME (M.C.T)

   La mémoire à court terme est la mémoire du présent. Nous l’utilisons pour retenir des informations de 0,5 seconde à 10 minutes après leur entrée dans le cerveau (voir comment fonctionne le cerveau). En moyenne, nous sommes capables de mémoriser à court terme sept éléments différents simultanément. Nous sollicitons ce type de mémoire en permanence, par exemple pour retenir un numéro de téléphone le temps de le composer.

   La mémoire à court terme est considérée comme la première étape d’une mémorisation à plus long terme. Il existe en effet des interactions entre ces deux systèmes de mémoire : si nous souhaitons apprendre un poème, nous pouvons engager un processus volontaire d’apprentissage en le répétant plusieurs fois afin de le stocker dans la mémoire à long terme.

   MÉMOIRE DE TRAVAIL (OU IMMÉDIATE) :

   La mémoire de travail, parfois nommée mémoire immédiate relève de notre capacité à manipuler les informations stockées dans notre mémoire à court terme. Elle fonctionne comme un espace actif qui permet de réaliser des traitements sur des informations maintenues ponctuellement en mémoire, par exemple : classer des mots dans l’ordre alphabétique.

   Indispensable dans les activités de la vie quotidienne, la mémoire de travail joue un rôle essentiel lorsque nous voulons effectuer deux choses simultanément, comme par exemple écouter un cours tout en prenant des notes.

 

MÉMOIRE À LONG TERME

   La mémoire à long terme stocke les informations pendant une longue durée et même pendant toute la vie. D’une capacité considérable, elle se décompose en différents systèmes de mémoire selon la nature de l’information à mémoriser.

Dans ce contexte, On distingue la mémoire explicite de la mémoire implicite :

a-     La mémoire explicite ou mémoire déclarative :

Elle fonctionne dans la mémorisation d’informations que nous pouvons exprimer par le langage (un souvenir personnel par exemple). Elle recouvre la mémoire sémantique et la mémoire épisodique.

b-     La mémoire implicite non déclarative ou mémoire procédurale : 

   Elle permet d’acquérir et d’utiliser de compétences motrices (par exemple faire du vélo ou pratiquer un sport).

   La mémoire à long terme associée et couplée à la mémoire à court terme joue un rôle essentiel dans notre capacité à apprendre, nous pouvons les entraîner pour apprendre mieux, apprendre plus vite et apprendre à apprendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cours3 :

MÉMOIRE SÉMANTIQUE :

   C’est une mémoire des faits et des concepts théoriques. Au niveau de la mémoire à long terme explicite, elle nous permet de conserver des connaissances générales sur soi (son histoire, sa personnalité et son identité) et le monde qui nous entoure (géographie, nature, et même les noms des objets, leurs fonctions, leurs utilisations ou leurs caractéristiques).

   Ces informations sont organisées selon un réseau sémantique ; le temps nécessaire pour retrouver une information dépend de la distance entre le nœud “objet de la question” et le nœud où se trouve l’information recherchée. Dans ce système, il n’y a pas d’oubli, mais seulement ce que l’on appelle un “défaut d’accessibilité”, c’est-à-dire une difficulté à retrouver le nœud (le point de liaison) où se trouve l’information.

MÉMOIRE ÉPISODIQUE :

   La mémoire à long terme met également en œuvre la mémoire épisodique. Elle a la capacité de stocker les informations concernant les événements vécus et leur contexte (le lieu, la date ou l’état émotionnel). Cette mémoire permet ainsi de voyager mentalement dans le temps et de se projeter dans le futur.

   Par exemple, la mémoire épisodique entre en action chez une personne à qui l’on demande d’évoquer un souvenir qui s’est déroulé au cours des derniers mois ou de penser aux prochaines vacances afin d’imaginer ce qui va s’y passer.

   C’est aussi la mémoire la plus touchée par l’amnésie rétrograde, qui est un problème de mémoire fréquent chez les personnes âgées.

 

 

 

 

Cours 4 :

MÉMOIRE PROCÉDURALE (OU MOTRICE) :

   Elle est jugée de très résistante dans le temps, la mémoire procédurale (une mémoire implicite) est la seconde partie de la mémoire à long terme. Elle correspond à la mémoire des automatismes, des habiletés et des savoir-faire.

Elle est dite inconsciente, car l’exécution des gestes habituels est automatique et ne demande pas d’effort mental particulier : lorsque nous faisons du vélo, nous ne mobilisons pas consciemment nos muscles pour pédaler et nous tenir en équilibre.

MÉMOIRE PERCEPTIVE (OU SENSORIELLE) :

   Elle correspond à la mémoire des sensations ressenties en vertu de nos cinq sens. Elle cumule des images (visages et lieux) ou des bruits (des voix) sans s’en rendre compte. C’est notamment elle qui intervient lorsqu’une personne rentre chez elle par habitude, grâce à des repères visuels.

   La mémoire perceptive permet de rappeler des événements de manière brève (200 millisecondes à 3 secondes) grâce à des perceptions visuelles, auditives, tactiles, gustatives et sonores. Ainsi, le souvenir exact du goût du chocolat ne dure que quelques secondes.

   On distingue plusieurs sous-catégories de mémoire perceptive, chacune d’elles est spécifique à l’un de nos sens : la mémoire visuelle (représente 80% des informations transmises au cerveau), la mémoire auditive (est capital dans la création musicale), la mémoire tactile (aussi appelée mémoire kinesthésique), la mémoire gustative et la mémoire olfactive.

MÉMOIRE EIDÉTIQUE (OU PHOTOGRAPHIQUE) :

   Elle est  également appelée mémoire photographique ou absolue,  c’est l’hypothèse selon laquelle l’être humain serait doté d’une faculté à se souvenir presque parfaitement d’une grande quantité d’images, de sons, ou d’objets dans leurs moindres détails pendant environ 30 secondes.

 

Bibliographie :

Psychologie cognitive, Cours- Documents- Exercices, J.-L. Roulin et All, Bréal-France 2006, 2ème édition, p 448.

Sitographie :

https://www.sebastien-martinez.com/differents-types-de-memoire/ Consulté le 13 mars 2020 à 16h00