Cours 1 : Rôle de la mémoire dans l’apprentissage
Comment peut-on évaluer l’apprentissage ? – On l’évalue par des changements de comportement. Ce changement de comportement peut être la mesure d’une performance (exemple : le nombre de bonnes réponses).
On considère qu’il y a apprentissage simplement dans les cas où le changement de performances n’est pas dû à une fatigue ou à une blessure. Si pas de fatigue ou pas de blessure et si la performance a changé, alors il y a eu apprentissage.
Mémoire et apprentissage sont deux concepts pratiquement synonymes au sein de la psychologie cognitive actuelle. Ainsi de l’Antiquité jusqu’au début du XXe siècle, c’est le terme de mémoire qui est le plus féquent ; nom provenant de la déesse grecque de la mémoire Mnémosyne. Au début du siècle apparaît un courant américain, lancé par John Watson, qui s’oppose radicalement à l’approche philosophique des faits psychologiques. Cette approche s’appuyait en effet en grande partie sur l’introspection, ou observation des états d’âme. Watson prend le contre-pied de cette approche en déclarant qu’une psychologie scientifique ne peut étudier que les stimulations (ou stimulus) et les comportements (behavior), d’où le nom de « behaviorisme » (ou béhaviorisme) ; le terme de mémoire est remplacé par son équivalent comportemental, l’apprentissage qui est défini comme l’évolution du comportement en fonction de l’exercice, et peut donner lieu à une courbe d’apprentissage. À nouveau, on va s’intéresser non plus seulement au constat extérieur d’un apprentissage, mais aux mécanismes internes qui le permettent.
On s’est rendu compte que la mémoire jouait un rôle incontournable dans le processus de l’apprentissage.
Eduquer l’intelligence c’est aussi savoir utiliser sa mémoire. Ainsi les recherches menées depuis quelques dizaines d’années en psychologie cognitive ont considérablement renouvelé l’approche de la mémoire. Elles ont montré en particulier que, si l’un des chemins de l’intelligence passe par la compréhension et le raisonnement, ces deux mécanismes sont étroitement associés à la mémoire qui est bien plus qu’une simple affaire de stockage poussiéreux des connaissances.
Cours 2 :
En fait, la mémorisation n’est autre qu’un mode de traitement de l’information, au même titre que la perception, l’élaboration de représentations ou la résolution de problème… la mémoire devient système dynamique et actif, passant d’une situation d’asservissement à une situation de synergie avec l’ensemble des activités mentales. La mémoire prend une part active dans l’élaboration de la compétence de compréhension orale et écrite.
La mémoire à court terme ou mémoire de travail trie les informations et les conserve un certain temps pour déterminer ce qui sera laissé de côté. La mémoire à long terme assure la conservation des informations. La facilité à emmagasiner ou la rapidité et la précision à retracer nos connaissances dépendent de la manière dont on les a enregistrées et classées dans la mémoire à long terme qui peut contenir une très grande quantité d’information.
En termes d’apprentissage, Un processus d’automatisation se met alors peu à peu en place qui permet de transformer une activité consciente, coûteuse en attention et en efforts de la part de l’auditeur, en activité de plus en plus naturelle et inconsciente qui peut se rapprocher avec le temps des compétences du natif.
On constate là l’importance de la mémoire dans les apprentissages. Donc face à notre public, il nous faut développer ces différentes mémoires de façon progressive et ciblée par des activités qui vont permettre à l’apprenant de passer d’un travail conscient à un travail automatisé, à savoir l’intégration des processus dans des processus plus vastes qui les englobent, et permettent ainsi de les traiter de manière plus économique.
Cours 3 : Les troubles de la mémoire :
Pourquoi oublie-t-on ?
L'amnésie se définit par une difficulté à former des souvenirs ou à récupérer des informations en mémoire. Souvent pathologique, elle peut aussi être non pathologique, comme dans le cas de l'amnésie infantile. Elle est, de fait, plus un symptôme qu'une maladie, majoritairement liée dans nos sociétés vieillissantes à des pathologies neurodégénératives de type maladie d'Alzheimer, et peut avoir plusieurs autres étiologies. L'amnésie peut par exemple être aussi d'origine psychogène, ou traumatique. L'un des traitements possibles est la rééducation de la mémoire, pouvant être proposée même à des sujets âgés, notamment dans les centres de rééducation.
L'amnésie est un terme générique, qui évoque une difficulté à former des souvenirs, ou à récupérer des informations en mémoire. Elle peut être pathologique, ou non pathologique : c'est le cas de l'amnésie infantile. En effet, les gens récupèrent très difficilement des souvenirs remontant à l'enfance, mais ce n'est alors pas dû à un processus pathologique.
L'amnésie est davantage un symptôme qu'une maladie en elle-même : ce symptôme de trouble de la mémoire peut être le signe d'une maladie neuro-dégénérative, dont la plus emblématique est la maladie d'Alzheimer. Par ailleurs, le syndrome amnésique est un type de pathologie de la mémoire dans lequel les troubles mnésiques sont très importants.
Il existe plusieurs formes d'amnésie :
Dans beaucoup de formes d'amnésie, les deux versants, antérograde et rétrograde, sont présents, mais ce n'est pas toujours le cas. En outre, il existe aussi des gradients. "Les patients sont tous différents les uns des autres.
Causes de l'amnésie
De fait, l'amnésie est causée par de nombreuses situations dans lesquelles le patient présente des troubles de la mémoire. Les plus fréquentes sont les suivantes :
Une amnésie peut aussi être associée à des anoxies cérébrales, suite à un arrêt cardiaque par exemple, et donc à un manque d'oxygène dans le cerveau ;
Les amnésies peuvent aussi être d'origine psychogènes : elles seront alors liées à des pathologies psychologiques fonctionnelles, tels qu'un choc affectif, ou un traumatisme affectif.
Diagnostic de l'amnésie
Le diagnostic dépend du contexte clinique général. Pour un traumatisme crânien, après un coma, l'étiologie de l'amnésie sera aisément identifiée.
Dans beaucoup de cas, le neuropsychologue pourra contribuer au diagnostic. Généralement, les examens de la mémoire se font via des questionnaires, qui permettent de tester l'efficacité de la mémoire. Un entretien avec le patient et l'entourage pourra également contribuer au diagnostic. Plus largement, les fonctions cognitives du langage, et de la sphère de la cognition, pourront être évaluées.
Un examen neurologique pourra être réalisé par un médecin neurologue, via la clinique, afin d'examiner les troubles moteurs du patient, ses troubles sensitifs et sensoriels, et également d'établir un examen de la mémoire dans un contexte plus large. Une IRM anatomique permettra de visualiser d'éventuelles lésions. Par exemple, l'IRM permettra, après un AVC, de voir si des lésions existent, et où elles sont localisées dans le cerveau. Des lésions au niveau de l'hippocampe, situé sur la face interne du lobe temporal du cerveau, peuvent aussi engendrer des troubles de la mémoire.
Les personnes les plus fréquemment touchées par une amnésie causée par un trouble neurodégénératif sont les personnes âgées. Mais les traumatismes crâniens vont, quant à eux, davantage toucher des sujets jeunes, à la suite d'accidents de moto, de voiture, ou de chutes. Les accidents vasculaires cérébraux, ou AVC, peuvent aussi toucher les jeunes, mais concernent plus fréquemment les personnes d'un certain âge. Le facteur de risque majeur est l'âge : plus une personne est âgée, plus elle est à risque de développer des troubles de mémoire.
Cours 4 :
Les symptômes de l'amnésie
Les symptômes des différents types d'amnésie pourront revêtir des formes très différentes, en fonction des types de pathologies concernées, et des patients. En voici les plus fréquents :
Amnésie antérograde
Ce type d'amnésie se caractérise par une difficulté à acquérir des informations nouvelles : le symptôme se manifeste donc ici par un problème pour retenir des informations récentes.
Amnésie rétrograde: Un gradient temporel est souvent constaté dans cette forme d'amnésie : c'est-à-dire que, de façon générale, les patients victimes d'amnésie vont plutôt censurer leurs souvenirs les plus lointains, et au contraire bien mémoriser les souvenirs plus récents.
Les symptômes manifestés dans l'amnésie dépendront fortement de leur étiologie, et ne seront donc pas tous soignés de la même façon.
Traitements de l'amnésie
Actuellement, les traitements médicamenteux dans la maladie d'Alzheimer dépendent du stade de gravité de la pathologie. Les médicaments sont surtout à but retardatif, et pris au début de l'évolution. Lorsque la gravité de la pathologie s'accentue, la prise en charge sera davantage socio-psychologique, au sein de structures adaptées à ces personnes présentant un trouble de mémoire.
Par ailleurs, une prise en charge de type neuropsychologique visera à exploiter les capacités préservées dans la maladie. Des exercices contextualisés pourront être proposés, au sein de structures adaptées, comme des centres de rééducation. Rééduquer la mémoire est un point essentiel dans le soin de l'amnésie, ou trouble de la mémoire, à tout âge et quelle qu'en soit la cause.
Prévenir l'amnésie
Il existe des facteurs de réserve, qui contribueront à protéger la personne face au risque de développer une maladie neurodégénérative. Parmi eux : des facteurs d'hygiène de vie. Il faut ainsi se prémunir de maladies comme le diabète ou l'hypertension artérielle, qui interagissent fortement avec les aspects neurodégénératifs. Une hygiène de vie saine, tant au niveau nutritionnel que par la pratique régulière d'une activité physique, contribuera à préserver la mémoire.
Sur un aspect plus cognitif, la notion de réserve cognitive a été établie : elle est fortement fondée sur l'interaction sociale et le niveau d'éducation. Il s'agit de conserver des activités intellectuelles, participer à des associations, voyager. "Toutes ces activités qui stimulent l'individu sont des facteurs protecteurs, la lecture en est également un".
Des spécialistes considèrent "si deux patients présentent un même niveau de lésions diminuant leurs capacités cérébrales, le patient 1 présentera des troubles alors que le patient 2 ne sera pas affecté sur le plan cognitif, car sa réserve cérébrale lui confère une marge plus importante, avant d'atteindre le seuil critique de déficit fonctionnel". De fait, la réserve est définie "en termes de quantité d'atteinte cérébrale qui peut être tolérée avant d'atteindre le seuil de l'expression clinique des déficits".
Dans ce modèle dit passif, cette réserve cérébrale structurelle, dépend ainsi de facteurs tels que le nombre de neurones et de connexions disponibles. Un modèle dit de réserve actif prend, lui, en compte les différences entre les individus dans la manière dont ils réalisent des tâches, y compris dans leur vie quotidienne. En outre, il existe aussi des mécanismes de compensation, qui permettront de recruter des réseaux cérébraux alternatifs, autres que ceux habituellement utilisés, afin de compenser une atteinte cérébrale.
La prévention n'est pas une tâche aisée : le terme prévention signifie davantage, "repousser le début du déclin cognitif, ou ralentir sa progression, plutôt que de l'éliminer complètement".
Bibliographie :
Psychologie cognitive, Cours- Documents- Exercices, J.-L. Roulin et All, Bréal-France 2006, 2ème édition, p 448.
Sitographie :