Compréhension l'Expression Ecrite
(Cee G3 2A )

CEE

NIVEAU/2EME ANNEE 2020/21

GROUPE/3

 

La cohérence et la cohésion du texte

 

  1. 1.      La cohérence textuelle

La cohérence se manifeste au niveau global du texte et elle concerne sa signification générale. Pour qu’un texte remplisse les conditions de la cohérence textuelle, il faut qu’il obéisse à quatre règles : une progression de l’information, une relation étroite entre les passages et les idées, un champ lexical et la non-contradiction. Notre intérêt sera porté uniquement sur la première règle (la progression de l’information). Les trois autres règles seront abordées dans la suite du programme.

1. La progression de l’information

Tout texte doit suivre le principe qui correspond à la règle de progression de l'information. Il est important qu’un texte présente des informations nouvelles pour avoir un intérêt communicatif. L’intérêt de texte sera faible, voire nul s’il consiste à répéter de différentes façons la même chose, et on dira qu'il piétine. Il y a différentes façons de faire progresser l'information, entre autres en utilisant des organisateurs textuels, en respectant les règles du paragraphe ainsi que les séquences de l'explication. Toutefois, un bon texte assure un équilibre entre le principe de continuité (répétition d'éléments) et celui de progression de l'information. La progression de l’information suppose que chaque nouvelle phrase doit apporter une information nouvelle qui soit en rapport logique avec l'information précédente. Autrement, le texte se réduit à une suite inutile de répétitions et la pensée piétine. Cet apport constant de nouvelles informations constitue une progression de l'information et par conséquent un texte cohérent. Pour pouvoir repérer la nouvelle information dans le texte, il faut savoir que la phrase comprend deux parties : le thème et le propos. Le thème est la réalité dont il est question (habituellement rendu par le groupe sujet). Le propos est ce que l'on dit de cette réalité (habituellement rendu par le groupe verbal) ; c'est lui qui contient l'information nouvelle.

Exemple :

Le chômage en Algérie (thème) a considérablement progressé depuis une dizaine d’années

(propos : information de départ).

Il (thème repris, remarquer l’article "le" comme déterminant de reprise) a influencé négativement la situation sociale du pays (propos : information nouvelle).

Par exemple, beaucoup de jeunes chômeurs se sont dévergondés et certains ont commis des délits.

Il convient de rappeler que la progression de l’information peut-être linéaire ou constante. Dans la progression linéaire, le propos de la première phrase devient le thème de la phrase suivante, alors que dans la progression constante, le même thème est repris d’une phrase à l’autre et complété par un propos différent.

-Exemple sur la progression linéaire :

 La manière la plus tranquille d’étudier (thème 1), c’est d’aller à la bibliothèque (propos 1).

La bibliothèque est l’endroit idéal (thème 2 = propos 1) pour travailler tranquillement (propos 2).

-Exemple sur la progression constante :

 L’étudiant (thème 1) peut travailler comme il veut (propos 1).

 Il (thème 2 = thème 1) peut consulter des ouvrages quand il veut (propos 2).

Il (thème 3 = thème 1 et 2) fait des pauses et s’arrête n’importe quand (propos 3).

Pour bien maîtriser la progression de l’information, il faut faire attention aux trois règles déterminant la cohérence du paragraphe. Ces règles consistent sur le fait que les phrases jouent des rôles différents tout en restant en étroite cohésion :

- Première règle : une des phrases énonce l'idée principale. Cette phrase contient des traits distinctifs signalant son ouverture (organisateurs textuels, substituts pronominaux, etc.)

- Deuxième règle : les autres phrases développent la suite en fournissant des explications ou des arguments, des exemples ou des propos, des rapports d'opposition, de cause, de conséquence...

- Troisième règle : la dernière phrase fait la synthèse ou annonce une transition (phrase synthèse, termes récapitulatifs ou conclusifs, énoncé qui annonce une nouvelle articulation dans le développement, etc.).

Exemple de paragraphe respectant ces règles.

Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savant plus lire. Les enquêtes et les sondages, les observations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce point des témoignages convergents. Mais l’extension même de la crise, ses symptômes et ses causes demeurent trop souvent mal connus. La lecture des adolescents, dans ses formes et dans ses objets, nous échappe. Elle est interprétée tantôt comme l’effet d’une lassitude de passagère, tantôt comme signe d’une aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’imprimé. Quelle place occupe donc l’objet-livre dans la vie des adolescents ?

- La première phrase énonce l’idée principale :

Les adolescents ne lisent pas.

- La deuxième phrase apporte une explication :

Les témoignages, les enquêtes, les observations et les sondages sur ce point.

- La troisième phrase apporte une deuxième explication (par l’opposition) :

 Les causes du problème sont inconnues.

- La quatrième phrase révèle une conséquence :

La lecture des adolescents nous échappe ...

 - Les deux dernières phrases constituent la conclusion du paragraphe :

Ils ne lisent pas à cause d’une lassitude passagère ou de la saturation de l’imprimé.

Ainsi en respectant les règles du paragraphe on s'assure de faire progresser l'information. Cette information sera cohérente et pertinente lorsque chaque phrase, dans le même paragraphe, contient un propos apportant une information nouvelle et lorsqu’aucune phrase ne répète inutilement le propos énoncé dans la phrase précédente. Il faut vérifier que chaque phrase doit jouer un rôle conforme aux règles du paragraphe et assure ainsi une information nouvelle et qu’il y a aucune contradiction entre les phrases du même paragraphe.

 

  1. 2.      La cohésion textuelle

Il convient de rappeler la différence entre la cohérence et la cohésion du texte. Il s’agit dans la première de la globalité du texte, alors que la deuxième concerne les relations locales du texte : les règles morphologiques et syntaxiques, les connecteurs argumentatifs, les organisateurs, etc. Nous allons parler ici de deux composants principaux de la cohésion : les connecteurs (temporels et spatiaux) et des organisateurs.

Les connecteurs et les organisateurs

Les connecteurs sont des phrases, des groupes de mots ou des mots qui indiquent l'organisation d'un texte. Ils annoncent un nouveau passage, résument, marquent une transition, concluent... Ils sont souvent placés au début ou à la fin d'un paragraphe. Ils peuvent indiquer que, dans une même séquence textuelle, on change de lieu, de temps, d'aspect traité, d'argument, etc. Ils soulignent explicitement qu'on change de sujet (en ce qui concerne... quant à...) et ils indiquent qu'on veut clore le passage (enfin, en conclusion...).Les connecteurs sont aussi appelés des « organisateur textuels ». En ce sens, ils jouent un rôle discursif différent des marqueurs de relation ; ils interviennent sur des passages du texte qui sont présentés comme des unités cohérentes. Les connecteurs servent à construire des phrases de niveau supérieur constituant un énoncé complet dont dépend une autre phrase, appelée subordonnée.

Exemple :

Depuis que les examens ont commencé, Marie ne va plus au cinéma.

Depuis que exprime une valeur de temps. Qui dit connecteurs, dira aussi « marqueurs de relations ». Ce terme est employé pour designer les coordonnants et les subordonnants servant à joindre des phrases.

Les textes des étudiants contiennent presque les mêmes connecteurs (et, aussi, car, parce que, mais, enfin, afin de, par exemple, comme), mais beaucoup de ces connecteurs sont mal placés.

Les salaires ne suffisent pas, c’est normal. Car le gouvernement ne peut pas augmenter les salaires …mais comment une grande famille de douze membres peut économiser ? ou réduire la consommation, mais les essentielles notamment, quand il y a un seul homme qui travaille dans la grande famille.

Il s’agit ici d’un problème de ponctuation. Il faut remplacer le point avant « car » par une virgule. Quant au « mais », le premier est bien placé mais le deuxième n’a pas de sens. Si les subordonnants sont presque absents dans les productions des étudiants, certains textes n’utilisent jamais les organisateurs textuels. On trouve des phrases séparées sous formes d’énumération.

Il y a des étudiants qui choisissent des spécialités qui ne conviennent pas à leur niveau. Certains étudiants n’aiment pas leurs spécialités. Il y plusieurs étudiants qui n’ont pas envie de travailler.