2.1.1 L’ATTENTION
L’attention est la capacité de maintenir son activité, c'est-à-dire de mobiliser ses ressources cognitives sur une tâche donnée pendant une assez longue durée. Ce qui entraîne un accroissement d'efficacité du traitement de l’information (processus de perception, de mémorisation, de prise de décision…)
Deux aspects caractérisent l’attention ; la sélectivité et la concentration
L'attention sélective ou focalisée : elle permet de trier les informations disponibles dans le but de ne traiter que celles qui sont pertinentes pour l'activité en cours, en inhibant la réponse aux autres stimuli présentés. Elle est la capacité de résister à la distraction, d'opérer un classement de l'information et de discriminer les éléments qui sont importants pour la tâche à accomplir.
L'attention soutenue : lorsque l'attention sélective doit être maintenue pendant une longue période, elle est dite soutenue. C'est la capacité de se concentrer sur une activité pendant une longue période pour atteindre un objectif. La fréquence et la qualité de l'attention focalisée augmente avec l'âge. La durée de l'attention se prolonge en fonction de l'âge et de la capacité du sujet à mettre en place des stratégies de plus en plus élaborées.
L'attention divisée ou partagée: le sujet doit effectuer deux tâches distinctes ou traiter deux types de stimuli différents en même temps. Les ressources attentionnelles peuvent d'autant plus se diviser que l'une des deux tâches requises a déjà fait l'objet d'un apprentissage antérieur et qu'elle s'est automatisée.
La quantité d’efforts mentaux à fournir varie considérablement d’une tâche à l’autre. Certaines aptitudes en devenant routinières ne nécessitent qu’une quantité minimale de ressources de l’attention. On parle alors de traitement automatique.
Posner et Snyder en 1975 ont proposé trois critères permettant de déterminer si une aptitude est automatique ou pas :
1) elle se produit sans intention
2) elle ne donne pas naissance à une attention consciente
3) elle n’interfère pas avec une autre activité mentale.
Le fait d’automatiser certaines tâches permet de libérer les ressources attentionnelles vers d’autres tâches, d’où la possibilité de produire différentes actions en même temps.
L’individu dispose de ressources attentionnels limitées, et il a un contrôle considérable sur la façon dont ces ressources peuvent être investies dans différentes activités.
L’auto régulation attentionnelle est la capacité d’orienter et de déplacer son attention, de manière volontaire, indépendamment des stimuli, elle implique une capacité à partager ses ressources attentionnelles et les répartir selon un ordre de priorité. Cette autorégulation ou cet autocontrôle peut se développer, notamment avec la mise en place de stratégies.
La perception peut être définie comme le processus de réception et d’interprétation des stimuli sensoriels. C’est l’ensemble des mécanismes physiologiques et psychologiques dont la fonction est la prise d’information dans l’environnement ou dans l’organisme lui-même et son traitement (Lieury, 2008).
Il s’agit donc d’un processus de recueil de données effectué par les organes sensoriels, mais ceux-ci n’étant que des voies d’accès aux informations environnementales, c’est l’interprétation de ces données qui fait la perception. C’est-à- dire que les informations visuelles, tactiles, auditives ou olfactives n’ont pas de sens en elles-mêmes, leur signification est issue des connaissances et des expériences antérieures de celui qui les perçoit.
Toute perception est une interprétation qui implique la personnalité toute entière. Plus qu’un simple phénomène sensoriel, c’est une conduite psychologique complexe qui se rapporte à un cadre de référence, élaboré à partir de notre expérience personnelle et sociale. C’est ce qui implique qu’un objet n’aura jamais tout à fait la même signification pour deux individus, qui ont chacun son système de référence.
On distingue entre trois niveaux de traitement dans le processus de perception :
Perception et état physique : De nombreuses études ont démontré que notre état physique influence notre perception de la réalité. Par exemple la perception des pentes et des distances est différente selon que le percepteur porte un sac à dos lourd ou pas (Proffitt, Stefanucci, Banton et Epstein, 2003), est jeune ou agé (Bhalla & Proffitt, 1999), est
fatigué ou en forme (Proffitt, Bhalla, Gossweiler, & Midgett, 1995), et s’il a des objectifs d’action en tête (Witt, Proffitt, & Epstein, 2004)
Les individus perçoivent le monde physique qui les entoure en fonction de la manière dont ils agiraient dans ce monde.
Perceptions, émotions et réalité1 :
Riener, Stefanucci, Proffitt et Clore (2003) ont testé l'influence de l'humeur sur la perception d’une pente. L’humeur était induite par l’écoute par les participants d’une musique joyeuse ou d’une musique triste, ou en demandant aux participants d'écrire sur un heureux ou un malheureux événement de leur vie, ensuite, les participants ont été invités à estimer l’inclinaison d’une pente.
Les participants ayant écouté la musique triste ou ayant relaté un événement triste le leur vie ont jugé la colline plus raide que les autres.
Perception et attentes:
Nos attentes impactent souvent notre perception des choses Exemple de l’effet placebo
Perception et niveau de conscience :
De nombreuses études ont pu démontrer qu’il peut y avoir perception sans conscience, c'est-à-dire que la perception peut opérer inconsciemment. Ainsi on peut percevoir une information, la traiter et en être influencé sans en prendre conscience.
1 Schnall, S. (2011). Embodiment in Affective Space: Social Influences on Spatial Perception. https://www.repository.cam.ac.uk/handle/1810/254158
2 Voir sur Youtube: How your bodily state affects your perception: Simone Schnall at TEDxOxbridge.