PHONÉTIQUE /PHONOLOGIE
(Phonétique/phonologie Melle LAABED ISMAHANEISMAHA)

  • Diverses branches de phonétique: 1. la production des sons (phonétique articulatoire); 2. la transmission et l’analyse physique des sons (phonétique acoustique); 3. la perception des sons par l’auditeur (phonétique auditive ou perceptive); 4. changements phonétiques survenus dans une langue (phonétique historique); 5. étude des sons d’une langue donnée à un moment donné de son évolution (phonétique descriptive); 6. phonétique normative (orthoépie - norme de la prononciation, orthophonie - correction de la prononciation, notamment chez les étrangers); 7. phonétique fonctionnelle (ou phonologie) qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans la communication (= les phonèmes). Opposition son/phonème: ∗ un phonème: la plus petite unité de la chaîne parlée, considérée comme un faisceau de traits distinctifs; ∗ les traits distinctifs permettent de distinguer deux signes linguistiques sur le plan de l’expression, c’est-à-dire d’opposer deux unites significatives (deux mots); cf.p.ex. l’opposition sourd/sonore [p]/[b] dans la paire peur [pø{]/beurre[bø{], ouvert/fermé [o]/[ç] dans la paire paume [pom]/pomme [pçm]. ∗ le phonème est une unité abstraite (nous entendons des sons et non pas des phonèmes!) – leurs réalisations individuelles peuvent différer d’un locuteur à autre, pourvu qu’elles se rapprochent d’une norme commune et qu’elles s’opposent aux autres phonèmes appartenant au système d’une langue donnée (tout comme les lettres écrites ou caractères typographiques qui peuvent avoir une forme variable à condition de pouvoir être identifiés à un modèle). La transcription phonologique (entre barres obliques: /blablabla/, indique seulement ce qui est distinctif) est à distinguer de la transcription phonétique (entre crochets: [blablabla], qui indique aussi certains traits prosodiques, p.ex. la longueur des voyelles). 
    La norme du français La prononciation est soumise à divers variations, notamment: • diachroniques: les changements sont lents mais constants, d’où la différence entre la prononciation de l’ancien français et du français contemporain, mais aussi entre la prononciation de certains mots français il y a cinquante ans et actuellement); • diatopiques: la prononçiation n’est pas la même dans tous les pays francophones ni même dans toutes les régions de l’Hexagone; la prononciation considérée comme normative pour le „français hexagonal” est celle de l’Ile de France • diastratiques: la prononciation varie en fonction du milieu social dont sont issus les locuteurs ainsi que de la situation (plus ou moins formelle) du discours; pour décrire la variation diastratique, on utilise le plus souvent les notions de français soutenu ou soigné/ français standard/ français familier, populaire, argotique; la norme que nous allons étudier est celle du français standard (avec, parfois, sa variante soigné). L’ortographe vs la transcription • l’ortographe du français actuel est essentiellement étymologique (établie vers le XIIe s., essais manqués de la reforme - p.ex. la Renaissance); • les principaux facteurs déterminant la prononciation des voyelles: ∗ l’ortographe (la coorélation graphie/prononciation est cependant loin d’être totale; il y a peu de graphies „qui ne trompent jamais”, c’est-à-dire des lettres ou des groupes de lettres qui sont toujours prononcés de la mème manière); ∗ le type de la syllabe (ouverte ou fermée); ∗ la position de la voyelle (en syllabe accentuée ou non accentuée); ∗ les caractéristiques des voyelles voisines (cela concerne seulement certaines voyelles, lorsqu’elles se trouvent dans une syllabe non-accentuée; leur prononciation peut alors être modifiée sous l’influence de la voyelle voisine); ∗ les caractéristiques de la consonne qui suit la voyelle; ∗ l’analogie (qui peut influencer la prononciation des mots appartenant à la même famille); ∗ l’etymologie (dans les mots d’emprunt). Le manque de correspondance entre la transcription et la graphie va dans les deux sens: ∗ un phonème => plusieurs transcriptions (p.ex. [o] = o, ô, au, eau); ∗ une lettre (un groupe de lettres) => plusieurs prononciations (p.ex. ai = [E], [e], [´]; ch = [S], [k], c = [k], [s] ou non prononcé). - d’où la nécessité d’introduire un système de transcription simple => API (Alphabet Phonétique International, 1888). (Voir aussi: fon1bis.pdf)
    Le système vocalique du français • le schéma de l’appareil phonatoire (trouvez les correspondants polonais des termes français!!!) cavité nasale palais dur voile du palais luette larynx cordes vocales pointe de la langue dents supérieures lčvre supérieure dents inférieures lčvre inférieure alvéoles alvéoles dos de la langue Les facteurs qui décident de l’articulation des voyelles: • l’aperture (l’ouverture) - 4 degrés (voyelles fermées, mi-fermées, mi-ouvertes, ouvertes); • le point d’articulation - en avant (-> voyelles antérieures) ou en arrière de la cavité buccale (voyelles postérieures); • la position des lèvres - voyelles arrondies (labialisées) vs voyelles non-arrondies (nonlabialisées); • la position du voile du palais – voyelles orales (lorsque le voile du palais bloque le passage de l’air par le nez) vs voyelles nasales (l’air passe par la bouche et par le nez). Le trapèze des voyelles orales en français: [i] [e] [E] [a] [u] [o] [ç] [A] [y] [O] [´] [ø] voyelles antérieures voyelles „mixtes” voyelles postérieures non-arrondies (antérieures arrondies) arrondies Attention: [´] (appelé „e caduc”. „e muet” ou „e instable”) se rapproche, par ses caractéristiques articulatoires, des voyelles [O] et [ø], mais son comportement spécifique lui fait assigner un symbole à part dans l’API. • les voyelles nasales: [E )], [A )], [ø)], [ç)] ont les mêmes caractéristiques articulatoires que les voyelles orales correspondantes (degré d’aperture, point d’articulation), mais sont réalisées lors du passage simultané de l’air par la cavite buccale et nasale; • les semi-voyelles: [j], [Á], [w] ont le même point d’articulation que les voyelles correspondantes: [i], [y], [u], mais elles ne peuvent pas constituer le noyau d’une syllabe (elles se lient toujours à la voyelle accompagnante). Système phonologique polonais et français Les deux systèmes diffèrent surtout au niveau vocalique: • le système vocalique français est plus riche (le système polonais possède 6 voyelles orales et 2 voyelles nasales, tandis que le système français - 12 voyelles orales + 4 voyelles nasales); • les oppositions distinctives ne sont pas les mêmes dans les deux langues, aussi bien en ce qui concerne le degré d’aperture (3 degrés en polonais, 4 en français) que le point d’articulation (pas de voyelles „mixtes” = antérieures arrondies en polonais); les différences articulatoires se manifestent aussi au niveau de l’articulation des voyelles nasales. Au niveau consonantique, c’est le système polonais qui est plus riche (il comporte notamment toutes les consonnes présentes dans le système français).. 

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  • Diverses branches de phonétique: 1. la production des sons (phonétique articulatoire); 2. la transmission et l’analyse physique des sons (phonétique acoustique); 3. la perception des sons par l’auditeur (phonétique auditive ou perceptive); 4. changements phonétiques survenus dans une langue (phonétique historique); 5. étude des sons d’une langue donnée à un moment donné de son évolution (phonétique descriptive); 6. phonétique normative (orthoépie - norme de la prononciation, orthophonie - correction de la prononciation, notamment chez les étrangers); 7. phonétique fonctionnelle (ou phonologie) qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans la communication (= les phonèmes). Opposition son/phonème: ∗ un phonème: la plus petite unité de la chaîne parlée, considérée comme un faisceau de traits distinctifs; ∗ les traits distinctifs permettent de distinguer deux signes linguistiques sur le plan de l’expression, c’est-à-dire d’opposer deux unites significatives (deux mots); cf.p.ex. l’opposition sourd/sonore [p]/[b] dans la paire peur [pø{]/beurre[bø{], ouvert/fermé [o]/[ç] dans la paire paume [pom]/pomme [pçm]. ∗ le phonème est une unité abstraite (nous entendons des sons et non pas des phonèmes!) – leurs réalisations individuelles peuvent différer d’un locuteur à autre, pourvu qu’elles se rapprochent d’une norme commune et qu’elles s’opposent aux autres phonèmes appartenant au système d’une langue donnée (tout comme les lettres écrites ou caractères typographiques qui peuvent avoir une forme variable à condition de pouvoir être identifiés à un modèle). La transcription phonologique (entre barres obliques: /blablabla/, indique seulement ce qui est distinctif) est à distinguer de la transcription phonétique (entre crochets: [blablabla], qui indique aussi certains traits prosodiques, p.ex. la longueur des voyelles). 
    La norme du français La prononciation est soumise à divers variations, notamment: • diachroniques: les changements sont lents mais constants, d’où la différence entre la prononciation de l’ancien français et du français contemporain, mais aussi entre la prononciation de certains mots français il y a cinquante ans et actuellement); • diatopiques: la prononçiation n’est pas la même dans tous les pays francophones ni même dans toutes les régions de l’Hexagone; la prononciation considérée comme normative pour le „français hexagonal” est celle de l’Ile de France • diastratiques: la prononciation varie en fonction du milieu social dont sont issus les locuteurs ainsi que de la situation (plus ou moins formelle) du discours; pour décrire la variation diastratique, on utilise le plus souvent les notions de français soutenu ou soigné/ français standard/ français familier, populaire, argotique; la norme que nous allons étudier est celle du français standard (avec, parfois, sa variante soigné). L’ortographe vs la transcription • l’ortographe du français actuel est essentiellement étymologique (établie vers le XIIe s., essais manqués de la reforme - p.ex. la Renaissance); • les principaux facteurs déterminant la prononciation des voyelles: ∗ l’ortographe (la coorélation graphie/prononciation est cependant loin d’être totale; il y a peu de graphies „qui ne trompent jamais”, c’est-à-dire des lettres ou des groupes de lettres qui sont toujours prononcés de la mème manière); ∗ le type de la syllabe (ouverte ou fermée); ∗ la position de la voyelle (en syllabe accentuée ou non accentuée); ∗ les caractéristiques des voyelles voisines (cela concerne seulement certaines voyelles, lorsqu’elles se trouvent dans une syllabe non-accentuée; leur prononciation peut alors être modifiée sous l’influence de la voyelle voisine); ∗ les caractéristiques de la consonne qui suit la voyelle; ∗ l’analogie (qui peut influencer la prononciation des mots appartenant à la même famille); ∗ l’etymologie (dans les mots d’emprunt). Le manque de correspondance entre la transcription et la graphie va dans les deux sens: ∗ un phonème => plusieurs transcriptions (p.ex. [o] = o, ô, au, eau); ∗ une lettre (un groupe de lettres) => plusieurs prononciations (p.ex. ai = [E], [e], [´]; ch = [S], [k], c = [k], [s] ou non prononcé). - d’où la nécessité d’introduire un système de transcription simple => API (Alphabet Phonétique International, 1888). (Voir aussi: fon1bis.pdf)
    Le système vocalique du français • le schéma de l’appareil phonatoire (trouvez les correspondants polonais des termes français!!!) cavité nasale palais dur voile du palais luette larynx cordes vocales pointe de la langue dents supérieures lčvre supérieure dents inférieures lčvre inférieure alvéoles alvéoles dos de la langue Les facteurs qui décident de l’articulation des voyelles: • l’aperture (l’ouverture) - 4 degrés (voyelles fermées, mi-fermées, mi-ouvertes, ouvertes); • le point d’articulation - en avant (-> voyelles antérieures) ou en arrière de la cavité buccale (voyelles postérieures); • la position des lèvres - voyelles arrondies (labialisées) vs voyelles non-arrondies (nonlabialisées); • la position du voile du palais – voyelles orales (lorsque le voile du palais bloque le passage de l’air par le nez) vs voyelles nasales (l’air passe par la bouche et par le nez). Le trapèze des voyelles orales en français: [i] [e] [E] [a] [u] [o] [ç] [A] [y] [O] [´] [ø] voyelles antérieures voyelles „mixtes” voyelles postérieures non-arrondies (antérieures arrondies) arrondies Attention: [´] (appelé „e caduc”. „e muet” ou „e instable”) se rapproche, par ses caractéristiques articulatoires, des voyelles [O] et [ø], mais son comportement spécifique lui fait assigner un symbole à part dans l’API. • les voyelles nasales: [E )], [A )], [ø)], [ç)] ont les mêmes caractéristiques articulatoires que les voyelles orales correspondantes (degré d’aperture, point d’articulation), mais sont réalisées lors du passage simultané de l’air par la cavite buccale et nasale; • les semi-voyelles: [j], [Á], [w] ont le même point d’articulation que les voyelles correspondantes: [i], [y], [u], mais elles ne peuvent pas constituer le noyau d’une syllabe (elles se lient toujours à la voyelle accompagnante). Système phonologique polonais et français Les deux systèmes diffèrent surtout au niveau vocalique: • le système vocalique français est plus riche (le système polonais possède 6 voyelles orales et 2 voyelles nasales, tandis que le système français - 12 voyelles orales + 4 voyelles nasales); • les oppositions distinctives ne sont pas les mêmes dans les deux langues, aussi bien en ce qui concerne le degré d’aperture (3 degrés en polonais, 4 en français) que le point d’articulation (pas de voyelles „mixtes” = antérieures arrondies en polonais); les différences articulatoires se manifestent aussi au niveau de l’articulation des voyelles nasales. Au niveau consonantique, c’est le système polonais qui est plus riche (il comporte notamment toutes les consonnes présentes dans le système français)..